Introduction

Dans le silence du désert, une ville oubliée émerge des sables pour raconter l’histoire des premières mosquées du Maroc. En 2025, des fouilles archéologiques exceptionnelles menées à Sijilmassa, dans le Tafilalet, révèlent l’existence de la plus ancienne mosquée jamais identifiée sur le territoire marocain, datant du VIIIᵉ siècle.

❓ Quelle est la première mosquée construite au Maroc, et que nous dit-elle sur l’origine de l’islam dans la région ?
🕌 La réponse se trouve à Sijilmassa : une mosquée édifiée dès l’époque midraride, bien avant al-Qarawiyyin de Fès, et au cœur d’un vaste réseau transsaharien.

Cette découverte bouleverse les repères historiques établis. Elle illustre à quel point les mosquées ont toujours été des centres vitaux dans la construction du tissu urbain et social du Maroc – un rôle que des solutions modernes comme Masjidbox permettent de prolonger aujourd’hui.

🕌 1. Sijilmassa : un lieu de prière vieux de plus de 1 200 ans

Enfouie sous les sables du Tafilalet, la mosquée de Sijilmassa vient bouleverser notre compréhension des débuts de l’islam au Maroc. Fondée à la fin du VIIIᵉ siècle sous le règne d’Abû al‑Montasir al‑Yasa’, elle constitue aujourd’hui la plus ancienne mosquée jamais identifiée sur le territoire marocain.

Occupant une superficie de 2 620 m², elle pouvait accueillir jusqu’à 2 600 fidèles. Son architecture révèle plusieurs phases de construction successives : midraride, almoravide, almohade, puis alaouite.

Elle devient ainsi un jalon majeur de l’histoire religieuse du Maghreb, montrant une continuité remarquable dans la fonction spirituelle du lieu à travers les siècles.

Site Archeologique Sijilmassa

2. Un patrimoine artistique islamique exceptionnel

Les fouilles ont également révélé de rares fragments de plâtre sculpté datant de l’époque midraride (VIIIᵉ–Xᵉ siècle). Ornés de motifs géométriques, végétaux et épigraphiques, ils constituent les plus anciens décors islamiques matériels connus au Maroc.

Dans la médersa attenante, des fragments de bois peint et doré du XVIIIᵉ siècle, réalisés en cèdre polychrome, témoignent de l’ornementation propre à l’époque alaouite. Ce sont les premiers éléments matériels du décor architectural de cette période découverts à Sijilmassa.

Sijil4

3. Atelier monétaire en or : un centre économique du monde islamique

Parmi les découvertes les plus impressionnantes figure un moule en céramique de type "nid d’abeille", utilisé pour la fabrication de flans monétaires en or. Les traces d’or encore présentes confirment son utilisation dans la frappe des célèbres dinars sijilmassiens.

C’est la première preuve matérielle d’un atelier monétaire en or au Maroc, et seulement la deuxième en Afrique, après Tadmekka (Mali). Cette découverte fait de Sijilmassa un centre économique majeur du monde islamique médiéval.

4. Un quartier résidentiel alaouite unique

Autre découverte capitale : un quartier résidentiel complet de l’époque alaouite (XVIIᵉ–XVIIIᵉ siècles), composé de 12 maisons structurées autour de patios. Le mobilier domestique retrouvé (vaisselle, ustensiles), ainsi que des restes de dattes et céréales, offrent une image détaillée de la vie quotidienne en contexte présaharien.

Il s’agit également du premier témoignage matériel de la présence des Chorafa alaouites à Sijilmassa, révélant un urbanisme organisé et une occupation durable de la ville à l’époque moderne.

5. Avant Sijilmassa : quelles étaient les plus anciennes mosquées du Maroc ?

Avant cette découverte, trois grandes mosquées occupaient le devant de la scène historique :

al-Qarawiyyin (Fès) : fondée en 859, reconnue comme la plus ancienne en activité.
Grande Mosquée de Salé : édifiée entre 1028 et 1029.
Mosquée Ben Youssef (Marrakech) : construite au XIᵉ siècle.

Mais la mosquée de Sijilmassa, fondée au VIIIᵉ siècle, précède toutes ces constructions. Elle offre une nouvelle référence archéologique sur les origines de l’islam au Maroc.

6. Ce que révèle Sijilmassa sur l’histoire des mosquées

La mosquée de Sijilmassa illustre la polyfonctionnalité des mosquées : lieu de prière, de savoir, d’organisation sociale et d’échange économique. Elle démontre que ces rôles multiples ne datent pas des grandes dynasties classiques, mais bien des débuts de l’islamisation du Maroc.

Les mosquées ont toujours été des nœuds centraux dans la construction des villes et des sociétés. Sijilmassa en est une preuve ancienne, tangible et fascinante.

Conclusion : Entre héritage et responsabilité

La redécouverte de la mosquée de Sijilmassa, fondée au VIIIᵉ siècle, n’est pas seulement une révélation archéologique. C’est un rappel puissant : les mosquées ont toujours été le cœur battant des villes marocaines – lieux de prière, de savoir, de cohésion, de décisions, de progrès.

Ce que révèle Sijilmassa, c’est que chaque mosquée porte une histoire. Une fonction spirituelle, mais aussi sociale, éducative et économique, bien enracinée dans la vie quotidienne des communautés.

Aujourd’hui, ce rôle se prolonge. Et c’est vous, responsables, imams, gestionnaires de mosquées, qui en êtes les héritiers.

À travers ses outils numériques, Masjidbox ne fait qu’une chose : vous aider à faire vivre cette continuité, à connecter votre mosquée à sa communauté, à la moderniser sans jamais trahir sa vocation.

Comme à Sijilmassa il y a 1 200 ans, votre mosquée peut continuer à unir, guider et rayonner.

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